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24/11/2017

Ça s’est passé au Conservatoire

Entre expéditions urbaines et forêts pyrénéennes, plantes exotiques et bryophytes, formations et rédaction, les botanistes et chargé de conservation du Conservatoire botanique national des Pyrénées et Midi-Pyrénées ont eu une rentrée mouvementée !

Retour sur quelques un des évènements qui se sont passés au Conservatoire (ou ailleurs) de septembre à octobre.




Un brin d’exotisme sur les berges de l’Adour (32)

Comment distinguer une Renouée du japon d’une Renouée à épis nombreux ? Quelle est la meilleure période pour se débarrasser de pieds d’Ambroisie ? Comment éviter de favoriser la diffusion de la Jussie ?

Autant de questions qui ont été abordées lors du second volet de la formation « Plante exotiques envahissantes », animée par Jérôme Dao du Conservatoire botanique et organisée par la Maison de l’eau, le 26 septembre dernier à Jû-Belloc (Gers). Une formation financée par l’Institution Adour, plébiscitée suite à la réussite de la première session. Plus d’une vingtaine de participants étaient présents pour l’occasion, représentant aussi bien des associations naturalistes que des services municipaux d’aménagement ou d’entretient des espaces naturels.

Pour Jérôme Dao, une action visant à endiguer la dispersion de plantes envahissantes ne peut être couronnée de succès que si l’on dispose de connaissances précises quant à leur cycle biologique. La reconnaissance des plantes exotiques envahissantes, associée à des informations sur leur écologie, étaient donc au cœur de cette formation. Objectif supplémentaire pour Jérôme Dao : mettre en place un réseau d’acteurs vigilants afin d’identifier en amont, et avant qu’elles ne s’installent durablement, les plantes exotiques potentiellement envahissantes.

Après-midi « mousses » au marais de Bonnefont (46)

Le 14 octobre 2017, Marta Infante Sanchez, spécialiste des bryophytes au Conservatoire botanique, s’est rendue dans le Lot à la Réserve naturelle régionale du marais de Bonnefont (Mayrinhac-Lentour) pour animer une intervention à destination du grand public sur le thème peu connue des Bryophytes. Rarement sous le feu médiatique, les mousses, sphaignes et hépatiques sont pourtant omniprésentes dans notre environnement et clef de voute de bon nombre d’écosystèmes.

Apprendre à reconnaitre ces plantes, mais aussi à en comprendre le fonctionnement et les stratégies évolutives, voilà ce qui était au programme de cette journée dédiée aux mousses et à leur biologie.

Sous les pavés, la flore (31)

A l’occasion de l’anniversaire des 45 ans de l’Agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse (AUAT), Jérôme Garcia, chargé de conservation, co-animait une « Échappée verte » au sein de l’agglomération toulousaine. Cet après midi, qui s’inscrivait dans le cadre du programme UrbaFlore, était l’occasion de présenter aux aménageurs la richesse floristique des zones urbaines et périurbaines de la métropole toulousaine. Une flore souvent méconnue, parfois rare et protégée, à l’image de la Nigelle de France qui trouve dans les abords de la Garonne un milieu idéal pour se développer.

Paradoxalement, il arrive que ces espèces végétales, pourtant liées aux activités humaines, se retrouvent menacées par des projets d’aménagement peu au fait de leur existence. C’est dans le but de palier à ce déficit d’information que le Conservatoire botanique national des Pyrénées et Midi-Pyrénées a mis en place le programme UrbaFlore, qui vise à mieux connaitre et faire connaitre cette flore « urbaine » si particulière, patrimoine naturel qui ne demande qu’à être valorisé.

L’inventaire « Gentiane jaune » reconduit en 2018 (Pyrénées)

Avec plus d’une soixantaine de contributeurs en 2017, l’inventaire « Gentiane jaune » entre dans une période de dormance bien méritée. Une pause sous la forme d’une courte hibernation, car fort de son succès, il est prévu qu’il soit reconduit pour l’année 2018. Randonneurs, habitants des vallées, professionnels du tourisme, botanistes expérimentés ou amateurs… aussi divers que soient leurs profils, leurs contributions ont permis d’identifier 95 stations différentes qui sont venues étoffer la base de données du Conservatoire botanique.

Il faut plus d’une quinzaine d’années à la Gentiane jaune que ses racines soient assez développées pour être exploitées. Une croissance lente qui appelle à gérer la ressource comme s’il s’agissait d’une gestion forestière. L’un des objectifs de cet inventaire « Gentiane jaune » est donc d’identifier en amont les lieux de cueillette potentiels pour un meilleur suivi de la ressource… et éviter aux propriétaires de se retrouver, en cas d’exploitation « non raisonnées », avec un gout trop amer en bouche.

Les forêts pyrénéennes à l’honneur chez Pyrénées Magazine

Passion partagée, le conservatoire a eu le plaisir de participer au dossier du dernier numéro de Pyrénées Magazine, consacré aux forêts pyrénéennes. Dans une entrevue dirigée par Emilie Leturcq, le botaniste et phytosociologue Gilles Corriol dresse un portrait tout en nuances des forêts pyrénéennes, entre exploitation et réservoir de biodiversité. Retrouvez son entretien dans le numéro 174 de Pyrénées Magazine (novembre/décembre) : « Forêt pyrénéenne – Plus fragile qu’il n’y paraît » pp. 24-25.

On ne saurait trop vous recommander de poursuivre votre lecture avec les articles de Patrice Teisseire-Dufour sur les « Vieilles forêts » (pp. 40-47) et de Marie Ange Lobera et Jose Antonio Martinez qui s’attaquent au monde des lichens dans un superbe photoreportage intitulé « Infiniment petits – Infiniment grands » (pp. 48-55).